Partitio terrarum imperii Romaniae

Partitio terrarum imperii Romaniae
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Carte de la partition.
Langue latin
Signé
Constantinople
Parties
Parties Drapeau de la République de Venise République de Venise Seigneurs croisés

La Partitio terrarum imperii Romaniae (en latin « Partage des terres de l'Empire de Romanie), ultérieurement Partitio regni Graeci[1] (« Partition du royaume des Grecs »)[2] est un traité signé entre les croisés après le sac de la capitale byzantine (romaine orientale), Constantinople, par la quatrième croisade en 1204. Il a établi l'Empire latin et a organisé la partition nominale du territoire byzantin entre les participants de la croisade, la république de Venise en étant le plus grand bénéficiaire. Cependant, parce que les croisés ne contrôlaient pas effectivement la majeure partie de l'Empire, les croisés admirent que la division de l'Empire entre eux ne pourrait pas être mise en œuvre compte tenu de leurs forces et de la résistance des populations locales et de leurs archontes. Cette épreuve est un coup dur pour l'Empire romain d'Orient, mais son principal héritier, l'empire de Nicée, reprend Constantinople en 1261, sans pour autant rétablir l'unité byzantine, puisque d'autres « États grecs » subsistent[3].

  1. Tafel et Thomas 1856, p. 452.
  2. Entre 1095 et 1291 le Proche-Orient vit s'opposer croisés catholiques, byzantins orthodoxes et arabes ou turcs musulmans. Les dénominations apparues dans cet espace-temps pendant les croisades et dans les États latins d'Orient, reflètent les revendications des chrétientés rivales d'Occident et d'Orient concernant la légitimité de l'héritage politique et religieux romain : l'Occident et l'Église de Rome se qualifient de « latins » et dénomment « grecs » les chrétiens orientaux (non sans mishellénisme) tandis que les chrétiens orientaux se qualifient de Romées et dénomment « Francs » les chrétiens catholiques, suivis en cela par les musulmans. Convaincu d'être le seul à détenir la vraie foi, chaque groupe qualifiait en outre les deux autres d'« hérétiques », « mécréants » ou « infidèles » :
    • Termes utilisés par les croisés et les sources catholiques :
      • « latins » : eux-mêmes, d'après le rite latin de leur christianisme catholique.
      • « grecs » : byzantins, et par métonymie tous les orthodoxes.
      • « sarrasins » (de l’arabe شرقيين, sharqiyyin soit « bédouin ») : musulmans (voir Hervé Bleuchot, Droit musulman, tome I (Histoires), Presses universitaires d'Aix-Marseille, 2000, p. 39-49.
    • Termes utilisés par les sources byzantines (l'expression « Empire byzantin » est apparue en occident en 1557) :
      • « francs » (Φράγγοι) : occidentaux (le français était la lingua franca des croisades).
      • Romioi (Ῥωμαίοι, Romées) : les Romains d'Orient (voir Clifton R. Fox, (en) What, if anything, is a Byzantine ?, Lone Star College, Tomball 1996 : [1] vu le 21 oct. 2009.
      • « Saracènes » (Σαρακηνοί) : musulmans, selon la forme grecque Σαρακηνός du mot arabe sharqiyyin et par analogie avec les Saracènes bibliques.
    • Termes utilisés par les sources musulmanes :
      • « faranja » (adj. pl. فرنجة) : forme arabe de francs.
        • Plus tard et par métonymie, le mot franc a fini, en Orient, par désigner tous les occidentaux, catholiques ou non (comme dans le cas du marchand Jacob Lejbowicz, surnommé Jacob Frank).
      • « rūm », « roum » ou « roumi » (روم) : les byzantins, car jusqu'en 1557 l'adjectif « byzantin » n'existait pas, le nom officiel étant Empire romain d'Orient. Le mot arabe roumi a fini par désigner tous les chrétiens indifféremment de leur obédience (voir Amin Maalouf, Les Croisades vues par les Arabes, éd. J.-C. Lattès, Paris 1992, (ISBN 2290119164).
  3. Les « États grecs » héritiers de l'Empire byzantin sont, outre l'empire de Nicée, celui de Trébizonde, les despotats d'Épire et du Péloponnèse (Mistra), la cité de Philadelphie et les principautés de Moldavie, de Valachie et de Crimée grecque.

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